Résumé :
Léna part chercher des fruits pour préparer une délicieuse tarte. Sur son chemin, un serpent lui demande à boire…
Dans un village perdu dans la lointaine contrée d’Anulla, vivait une jeune fille aux cheveux blonds et aux yeux vairons. Elle s’appelait Léna. Léna était aussi discrète que taciturne. La jeune fille était accoutumée à cueillir chaque soir des fruits sauvages, tout près du grand lac pour préparer une tarte.
Un jour, dès l’aurore, elle décida d’aller chercher des fruits, près du grand lac. Elle prit un sac dans lequel elle mit une gourde pleine d’eau et un morceau de pain et sortit de chez elle. Elle s’engagea sur le sentier qui traversait la forêt dense et très sombre. Sur ce chemin terrifiant, elle fredonnait une comptine, en marchant d’un pas sûr et déterminé.
Brusquement, un énorme serpent rouge écarlate surgit d’une montagne de cailloux. Léna resta un moment immobile, sans pouvoir sortir un seul son de sa bouche. Elle recula et d’un geste machinal, elle rebroussa chemin.
Le lendemain, elle décida de retenter son aventure vers le lac en espérant ne pas revoir, cette fois-ci, cet horrible serpent. Léna était à l’affût, aux aguets du moindre « pssss » du serpent… Quand tout à coup, elle aperçut une vieille dame très grande, habillée avec des vêtements modernes. La dame la fixa un court instant, et lui dit :
– Bonjour, nous nous rencontrons pour la deuxième fois !
– Bonjour, mais je ne vous ai jamais vue ?
– Tu as toujours de l’eau dans ta bandoulière ? J’avais très soif hier, j’ai voulu te demander de me donner quelques gorgées, mais tu t’es sauvée en courant.
– Heu oui, mais je n’ai vu personne hier.
– Nous nous sommes pourtant vus hier, peux-tu m’en offrir ?
– Oui bien sûr, mais la seule chose que j’ai vue hier, c’est un horrible serpent rouge !
– Un horrible serpent ? lui as- tu parlé ? est-ce qu’il t’a blessée ?
– Et bien, pour être franche, dès que je l’ai vu, je me suis enfuie.
– J’aurais probablement fait pareil. Encore merci pour l’eau et à bientôt.
Léna reprit la route du lac en se posant beaucoup de questions. « Comment savait-elle que j’avais de l’eau ? Où ai-je bien pu voir cette dame si gentille ? »
Une fois au lac, elle se désaltéra et se reposa, puis elle cueillit des myrtilles et des baies pour faire une tarte. La journée passa très vite.
La jeune fille décida de prendre le chemin du retour, attentive au moindre bruit. En effet, la forêt reste hostile avec ce gros serpent rouge qui rampe et sort des rochers à la vitesse de l’éclair.
Au bout de trente minutes de marche rapide, en balayant les bosquets du regard, le serpent surgit, la tête en bas, accroché à une branche. Elle sursauta, glacée de peur. Le fameux reptile descendit de son arbre et regarda Léna avec un regard bienveillant. Pour le divertir, elle lança quelques baies sur le côté du chemin, espérant se frayer un passage. Le serpent se jeta sur les baies, tel un colosse qui n’avait rien mangé depuis fort longtemps.
– Tu m’as libéré ! s’exclama le serpent.
Un nuage de fumée gagna le reptile qui prit la forme de la élégante dame.
– Merci jeune fille. Tu m’as libérée. Aucune personne ne s’est préoccupée de ma transformation, s’exclama-t-elle
– Qui vous a jeté ce sort ?
– Une vilaine sorcière, très jalouse et qui ne veut du bien à personne.
– Oui, il y a bien des personnes qui ne veulent pas être gentilles, même si la gentillesse ne leur coûte rien.
– En m’offrant un repas, tu as conjuré le sort. Merci de ta générosité et de ton partage.
– Aujourd’hui plus personne ne s’entraide, plus personne ne partage ! Et c’est bien dommage !
– Une vilaine sorcière nous a sûrement jeté un sort, et nous devons la vaincre, en nous entraidant et en partageant.
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