Des métiers pour le bonheur de nos papilles

À table ! cria la maman dans la cuisine.

Lise, Lucas et Savana se précipitèrent autour de la table, lorsqu’ils entendirent leur papa questionner :

– Vous vous êtes lavés les mains ?

Ils ressortirent dans des rires et des bousculades. À leur retour, Lise s’assit, fit une moue et dit :

– Je n’aime pas ça !

– Moi non plus, je n’aime ni petit pois, ni carottes, ni asperges, dit Lucas en repoussant son assiette.

– Pourquoi les grandes surfaces ou les marchands ne proposent pas des aliments que nous aimons ?

Le papa mit ses coudes sur la table, les mains sous le menton et prit la parole :

– Dites, qu’est-ce que vous voyez sur la table ? Allez Savana, réponds.

– Du pain, des légumes, de la viande, des fruits et de l’eau.

– Tu as oublié le fromage et le poisson, dit Lise.

– Et vous savez combien de personnes se sont démenées, pour que tous ces produits arrivent sur votre table ?

– Oui, le boucher, le verger et maman, dit Lucas.

– C’est vrai, maman nous fait toujours de succulents plats, mais avant qu’ils n’arrivent dans le panier de maman ?

– Je ne sais pas, dit paresseusement Savana.

– Voilà, nous allons procéder à un jeu de découverte. Chaque fois que vous mangez un aliment, je vous dirai toutes les étapes qu’il a parcourues pour arriver enfin dans votre assiette.

– Commençons par la viande que je n’aime pas trop, proposa Lise.

– Avant que la viande ne soit prête à la consommation, parlons des gens qui s’en occupent. L’éleveur du bétail possède de grands bâtiments, des terrains et des engins. Il se lève très tôt le matin, nettoie les locaux des excréments et, croyez-moi, il est confronté à des odeurs écœurantes, il faut vraiment aimer son métier pour pouvoir le faire. Puis le vétérinaire vient consulter les bêtes qui sont malades ou qui souffrent de certaines blessures, et les soigne. Après, l’éleveur les sort aux pâturages et les fait entrer le soir. Quand il fait très froid, il les garde à l’intérieur. Il leur donne du foin et des céréales, achetés d’un agriculteur. À la fin, il envoie quelques bêtes à l’abattoir, où se trouvent d’autres personnes qui ont pour travail de tuer la bête, la nettoyer et l’envoyer  dans des camions frigorifiés à la vente. Le boucher découpe la bête et la met sur les rayons. Quand la viande arrive à la maison, d’autres ingrédients s’y ajoutent, pour qu’elle soit bonne et savoureuse. Ces condiments qui s’en occupe ? C’est un autre métier indispensable pour que ce morceau que tu n’aimes pas, Lucas, arrive dans ton assiette. Il y a aussi l’aviculteur, la personne qui s’occupe des volailles…

– Et il fait aussi du lait, l’éleveur du bétail ? interrompit Savana.

– Le lait, c’est le chef d’exploitation laitière qui s’en occupe. Il élève un troupeau de vaches laitières, encadre les ouvriers et les techniciens d’élevage, car il y a beaucoup de travail à faire. Il gère les bâtiments, les équipements et les terres. C’est lui le responsable de la production. Et il fait la même chose chaque jour. Le lait part dans des camions à des entreprises, où il y a des gens qui le stérilisent et le mettent dans des bouteilles, avant de l’envoyer aux grandes surfaces. Pour le fromage, ce sont les fromagers qui le fabriquent. Certains fromages restent des mois à l’abri de la lumière, avant d’être envoyés aux commerçants, puis atterrir sur ton assiette Savana qui boudes chaque fois que maman te donne un morceau.

– Et après avoir récupéré du lait, il envoie les vaches à l’abattoir,  pour nous procurer de la viande, dit Lise

– Il peut envoyer quelques-unes quand c’est nécessaire, mais la viande, c’est l’éleveur du bétail qui s’en occupe, ça pourrait être de la viande bovine, ou du mouton ou autre. Je vous ai expliqué cela tout à l’heure.

 Lucas resta sans voix à regarder le plat de résistance.

– J’aime le fromage, dit timidement Savana en tirant vers elle son assiette.

– Et les légumes, papa, tu ne nous as rien dit, des étapes qu’ils parcourent avant d’arriver dans les cuisines.

– Les légumes, c’est le maraîcher qui s’en occupe. Notre brave maraîcher plante les légumes de toutes sortes, il met  certains sous des serres, les arrose, veille sur eux chaque jour, jusqu’à ce qu’ils soient bons à la consommation. Et enfin, il les récolte et les transporte aux marchés, pour qu’ils soient vendus.

– C’est dur comme travail, souffla Lise.

– Il engage des ouvriers pour l’aider, et heureusement pour lui.

– Il s’occupe aussi des fruits, papa ?

– L’arboriculteur plante des arbres fruitiers, les entretient, et veille sur la bonne production. Lui aussi a besoin de bras forts pour l’aider.

– Et les céréales, papa ?

– C’est le même procédé que les légumes. Certains agriculteurs sont plus intéressés par les céréales. Ils sèment, surveillent, veillent à la pousse, puis moissonnent et envoient les produits aux marchés. 

– Papa, peux-tu nous faire visiter les champs où poussent les céréales qu’on prend le matin avec du lait au chocolat ? demanda Savana.

– Il n’y a pas de champ qui fait pousser ni tes barres de chocolat ni tes corn-flakes, dit papa avec un large sourire.

– Les corn-flakes, les barres de chocolats, les friandises, les spaghettis ne poussent pas, mais ils sont réalisés par des entreprises qui utilisent les produits des agriculteurs.  C’est l’industrie agro-alimentaire, dit Lucas, très intéressé.

– Et l’eau ?

– L’eau vient du robinet, c’est simple, répondit Lise avec assurance.

– Non, Lise, rien n’est simple. L’eau doit être récupérée, traitée, et enfin envoyée à nos robinets, dit maman.

– Tiens vous avez oublié les poissons, regarde Lucas, tu n’as même pas goûté au plat de saumon et d’asperges.

– Le poisson, c’est la spécialité du pêcheur, et il court beaucoup de risques, pour satisfaire notre demande.

– C’est un métier dangereux, papa ? demanda Lise avec stupéfaction.

– Ce n’est pas anodin de pêcher en pleine mer, quand c’est l’hiver. Et parfois, il se lève tôt, fonce avec d’autres pêcheurs vers le large, brave les tempêtes, le froid..et ne ramène rien dans ses filets, surtout quand il fait très froid.

– C’est long, c’est dur et cela demande beaucoup d’énergie.

– Et de gens pour qu’enfin l’aliment atterrisse sur notre table…

– Il est 13 h ! interrompit la maman.

– C’est vrai, votre maman a raison, vous allez être en retard à l’école,  je vous parlerai d’un autre métier.

Les enfants se mirent à manger avec appétit,  et les parents furent contents de ne plus mettre à la poubelle, des aliments que personne n’en voulait.

 

 

  • Auteure : Rmili Fatiha
  • Date de parution : 19/03/2017
  • Thème : Les aliments/ Les métiers agroalimentaire/ Le gaspillage alimentaire  
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