Doudou à l’hôpital

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Maman avait pris rendez-vous chez mon pédiatre, et avait même écrit un mot dans mon cahier de liaison, pour informer la maîtresse que ce jour-là, je ne pourrais pas venir en classe, car mon doudou n’allait pas bien.

Quand le médecin ausculta mon doudou, il demanda à maman de le faire hospitaliser en urgence, pour subir des analyses et des soins médicaux.

Arrivés à l’hôpital, doudou ne voulait plus me lâcher la main. Il ne boudait pas, n’était pas triste non plus, mais surpris de voir tout ce monde hospitalier s’affairer autour de son lit. Il confiait sereinement son petit corps à ces messieurs et dames, aux blouses blanches, vertes et bleues, compétents, souriants et malins aussi, car ils trouvaient solution à tout problème de santé. 

Le soir, maman me prit par la main, et me dit d’une voix très basse que nous devions laisser doudou se reposer, mais doudou entrouvrit les yeux, versa une larme, puis une deuxième, puis une troisième… Il ne voulait pas se séparer de moi. Maman décida alors de passer la nuit avec lui.

Cette nuit-là, je m’endormis près de doudou, qui me serra fort contre lui. Dès que j’essayais de me soustraire à lui, et de m’endormir dans un autre lit, il se réveillait et s’agrippait à moi. Je devins son doudou.

Le lendemain, les médecins, après avoir vu les analyses et discuté de sa santé, décidèrent de le garder plus longtemps à l’hôpital, jusqu’à ce qu’ils mettent un terme à sa maladie. Et ils demandèrent alors à une infirmière de lui faire visiter les lieux.

Doudou visita la salle de jeux de l’hôpital. Super ! Elle était plus belle que celle de mon école. Les institutrices, qui lui enseigneraient le programme de l’année, pendant son séjour étaient souriantes, un petit peu plus gentilles que les miennes. Oui, celles-là ne rouspétaient pas, ne criaient pas, ne grondaient pas et ne mettaient pas de mots dans le cahier de liaison, pour prévenir les parents de la mauvaise conduite de leurs enfants… Quelle chance !

Alors, un petit peu jaloux de mon doudou, je demandai au médecin s’il voulait bien chercher dans mon corps et trouver une petite maladie, pour me permettre de faire un petit séjour à l’hôpital, et profiter moi aussi de la salle de jeux, des cadeaux, de la salle de cinéma, des gentilles infirmières qui étaient au service de mon doudou jour et nuit, et des maîtresses qui donnaient des cours sans trop embêter, mais le docteur, après m’avoir examiné et même beaucoup cherché, tourna la tête vers mon doudou, et lui dit : « Ton ami est en pleine forme, et il peut venir te rendre visite autant qu’il le souhaite. Mais je lui recommande de ne pas dire à ses camarades que les infirmières sont plus gentilles que les maîtresses, sinon tous les enfants voudront être hospitalisés. » Mon doudou me prit par la main et me dit : « Tu dois retourner à ton école. Je peux rester seul, tu sais ? Je suis plus fort que la douleur, et je vais te prouver que je suis bien capable de l’affronter. »

Je repartis dans mon école, un petit peu jaloux de mon doudou, mais aussi très content pour lui, car à l’hôpital, il était fort, il luttait contre la maladie et m’avait montré qu’il était bien capable de vaincre la douleur.

 

 

 

  • Auteure : Rmili Fatiha
  • Illustration : Hamza 
  • Date de parution : 19/03/2017
  • Thème : La santé/ La maladie/ L’hospitalisation/L’école
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