Quand la patrie appela au secours, je ne pouvais faire la sourde oreille et continuer mon chemin comme si de rien n’était… Je me suis levé et répondis « Présent ! » avec fougue, une incroyable détermination, un énorme courage et un grand sens des responsabilités.
Je vis nettement dans le regard de ma mère, une lueur qui exprimait son angoisse maternelle : « Oh, non mon fils, n’y va pas, c’est dangereux, tu risques de ne pas revenir ». Je la serrai dans mes bras et lui murmurai : « Ne pas revenir est moins douloureux que de laisser mon pays dans les mains de l’ennemi. Sois fière, la patrie mère t’a choisie pour donner naissance à un brave homme, qui va la protéger de cette catastrophe ». Je me retournai vers mon père pour lui dire au revoir et je vis dans les expressions de son visage, le regret de ne plus avoir de l’autorité sur moi, et de pouvoir alors m’ordonner : « Il est hors de question que tu partes, monte dans ta chambre ! » Je m’avançai de quelques pas, le pris par les épaules et le rassurai : « Ne regrette rien père, tu as formé un citoyen responsable, courageux et ne reculant devant rien, pour protéger ses compatriotes. Tu défends à travers ton fils ta terre ». À la porte, comprimant la douleur de la séparation, je vis ma compagne, les larmes ruisselant le long de ses joues, mon bébé ne comprenant rien à ce qui se passait autour de lui. Je vis mes amis qui tenaient à être présents le jour de mon départ… Mon cœur souffrait le martyre, rien qu’à l’idée de ne plus pouvoir profiter de leur présence, leur amour et leur affection, mais fuir ma responsabilité de citoyen aurait était plus dur, une lâcheté, une trahison.
