Un odieux prénom

Résumé :

Les parents de Cunégonde n’aiment pas leur fille, car ils ont toujours souhaité avoir un garçon. Un horrible évènement se produit dans leur village, et leur  prouve qu’une fille n’est pas moins qu’un garçon.

Dans le pays des brouillards et des aurores boréales, vivait une jeune fille aux lèvres gercées et aux cheveux noirs et ondulés. Les parents de cette jeune fille avaient toujours souhaité avoir un garçon, mais comme c’était une petite fille qui s’était présentée, ils la trouvèrent aussi faible que irresponsable, et n’arrivèrent jamais à l’aimer. Ils la prénommèrent alors Cunégonde, un odieux prénom qui lui attira beaucoup de moqueries et de mépris. Mais quelle atrocité ?!

Cunégonde grandit entre un père rébarbatif et une mère regrettant toujours d’avoir mis au monde une fille. Elle ne parvenait pas à comprendre le comportement de ses parents, alors elle fuyait souvent leur présence, en allant s’asseoir près d’un grand lac connu par la présence d’esprits malfaiteurs. Elle ne craignait rien puisque personne ne l’aimait, et surtout les mauvais esprits ou les malfaiteurs…

Un jour, sous une pluie torrentielle, sa mère lui demanda d’aller chercher l’eau du puits.  Elle était habituée à toutes les corvées, mais elle était surtout heureuse de pouvoir s’éloigner de ses parents et de son village. Elle enfila alors ses bottes à fleurs et sortit. Après des heures de marche dans un froid glacial, elle croisa une vieille dame toute ridée, avec un teint blafard et des cheveux cendrés ; elle arrivait à peine à marcher.  Cunégonde remarqua que la femme avait besoin d’aide. Elle lui demanda : 

– Voulez-vous un petit peu d’eau ? 

 La vieille dame fut ravie de cette offre, et du cœur pur de Cunégonde !

– Oui je suis très assoiffée, merci de ta bonté Cunégonde !

– Comment connaissez-vous mon prénom ?

– Je m’appelle Félice. Je suis un des esprits du lac. C’est nous qui te surveillons quand tu t’assois au bord du lac. Tu sais que tu peux être dévorer par un animal marin ou même un ogre ?

– Les fantômes peuvent-ils me faire du mal ?

– Hélas, les esprits qui rôdent autour du lac ont prévu d’attaquer votre village, dépouiller les habitants de tout ce qu’ils possèdent, et même de voler leurs filles. Tu dois les sauver de ce malheur qui les attend.

– Mais pourquoi moi ?

– Parce que tu as le cœur pur et bon Cunégonde ! Tu peux les aider !

À ces mots, la vieille dame se dirigea vers le lac, et disparut.

Cependant, la jeune fille partit en courant pour aider les habitants. Elle arriva essoufflée, ses parents furent surpris de voir leur fille revenir pour la première fois à la maison dans cet état. Quand elle reprit son souffle, elle les prévint du sort qui allait s’abattre sur le village.  Les parents ne la crûrent pas et lui dirent : « Pauvre fille tu n’as pas mieux à faire ! Va nettoyer le sol de notre pièce à dormir et donne à manger aux chiens, au lieu de nous raconter des histoires à dormir debout !»

Vexée, elle sortit courir dans les ruelles et crier aux gens de fermer leur maison, et de faire rentrer leurs enfants. À peine, elle eut terminé sa tournée, qu’un bruit sourd retentit, elle se retourna et vit une horde de monstres furieux et impitoyables se diriger vers eux. Cunégonde eut la présence d’esprit de courir jusqu’à la maison et d’ouvrir un vieux livre qu’elle avait trouvé un jour dans le grenier, qui montrait comment se protéger des mauvais esprits. Elle ouvrit le livre et vite elle tourna les pages. Elle redescendit, remplit tous les seaux et les récipients qu’elle trouva chez elle, pria ses parents de l’aider.  Ces derniers réalisèrent enfin que leur fille n’était pas folle et que les esprits avaient bien décidé de les détruire. Elle mit dans l’eau du poivre et un peu de poivron piquant, et commença à les asperger avec l’aide de ses parents bien sûr. Les esprits qui exécraient le goût du poivre et du poivron, rebroussèrent chemin et ne revinrent plus jamais.

Les habitants interloqués de ce qui c’était passé, félicitèrent Cunégonde, la remercièrent de son dévouement et de son courage. Ses parents s’excusèrent de leur comportement irraisonnable.

Les saisons passèrent, de nombreux nouveaux nés portèrent le prénom de Cunégonde, symbole de courage et de dévouement.

  • Autrice : Chloé
  • Illustration : Chloé
  • Âge : 13 ans 
  • Morale : Une fille peut faire autant qu’un garçon. 
Vous avez aimé ce texte, partagez-le !
FacebookTwitterGoogle+