C’est demain ! » pensa Louise en tirant la couette jusqu’à son menton. Elle se tourna sur le côté droit et, après quelques secondes, elle se retourna sur le côté gauche puis, énergiquement, se mit sur le dos, fixa le plafond et ne put s’empêcher de penser à la nouvelle maitresse.
« Comment sera-t-elle ? Gentille ? Méchante ? Criera-t-elle tout le temps ? Répétera-t-elle souvent : « Levez le doigt pour parler ! Ne répondez pas tous à la fois ! ». Si elle s’exprimait en haussant le ton, c’est qu’il y aurait une raison ; sûrement, les élèves n’écouteraient pas les consignes, sûrement lui demanderaient-ils d’aller aux toilettes juste après la récréation ; et rabâcher tout le temps la même chose est épuisant. Il faut respecter les règles. Qui va s’assoir près de moi ? J’espère que ce n’est pas Léa, qui me prenait mes crayons, ma gomme sans me le demander gentiment. Qui seront les nouveaux élèves ? Y aurait-il des changements à la cantine cette année ? Que mangerons-nous le premier jour d’école ? ” Oups ! Je dois aller aux toilettes, pensa-t-elle.
Elle descendit du lit, emprunta le couloir. « Tiens, de la lumière dans la chambre de Louis, il ne dort pas encore ? Pourtant, demain c’est l’école ». Elle se dirigea à pas feutrés vers la chambre, entrouvrit la porte, et murmura : « Tu ne dors pas ? », il répondit : « Mon professeur a été muté, je me demande qui va le remplacer ? » « Ton ami Erwan a changé d’école lui aussi. Maman a croisé la sienne, et elle l’a informé de… » Louis sursauta : « Qu’est-ce que tu m’annonces ? » Louise confuse, rougit, elle ne pensait pas que la nouvelle affecterait son frère à ce point. « Tu te feras un autre ami. Il sera aussi gentil et dynamique qu’Erwan, ne te fais pas de soucis » le consola-t-elle. « Oh non ! » se plaignit-il, et tira la couverture jusqu’à se cacher le visage. À ce moment, Rex entra et vint se coucher sur son maître. Louis se découvrit aussitôt le visage, vit son chien, sourit, le serra dans ses bras, et soupira : « Ah, si je pouvais t’emmener avec moi ! Beau chien, tu serais plus sage que tous les élèves du monde, hein ? » Rex baissa le museau et émit un gémissement quasi inaudible. Louis esquissa un splendide sourire, caressa son chien, ferma les yeux, et s’adressa à sa sœur : « Bonne nuit Louise, va dormir, demain nous nous lèverons tôt ».
6h30 du matin ! Tout le monde était debout ! Même Rex était surexcité, comme s’il allait à l’école lui aussi. La maman servit un bon chocolat, du lait chaud et une tartine. Louis fit une moue et repoussa son bol : « J’ai mal au ventre ! » grommela-t-il d’une voix courroucée. Louise à son tour, refusa de manger : « Maman, veux-tu m’accompagner jusqu’en classe ? Je ne sais pas où je dois m’asseoir ? » Un miaulement interrompit la discussion. Louis leva les yeux : Félix, le chat, était sur le rebord de la fenêtre et fixait le bol remplit de lait. « Ton chat, Louise, a l’intention de boire tout le lait de ton frère, il va même, lui prendre sa tartine » ! « Ah, non, petit vilain, je dois bien manger, car pendant la récréation, je vais dépenser beaucoup d’énergie » s’exclama Louis en tirant son bol vers lui. Louise descendit de sa chaise : « Je vais tout d’abord remplir la gamelle de Félix de croquettes, parce qu’aujourd’hui, je serai toute la journée à l’école. Il aura faim, le pauvre »…
Les enfants finirent par prendre leur petit déjeuner, dans la joie et la bonne humeur. Ils étaient exaltés à l’idée de retrouver les nouveaux copains, leurs professeurs, la cantinière, et surtout contents d’entamer une année scolaire, avec une grande envie de découvrir de nouveaux jeux, de nouvelles leçons.
Aussitôt le petit déjeuner terminé, ils se précipitèrent vers la salle de bain, se lavèrent les dents, se dirigèrent vers leurs chambres respectives, mirent des vêtements propres, se coiffèrent, hâtèrent le pas vers Félix et Rex, leur firent un doux câlin et leur ordonnèrent de rester sages jusqu’à leur retour, car l’école c’est important, et il faut y aller pour apprendre et combattre l’ignorance.
À l’école, Louise et Louis étaient heureux de retrouver les copains de l’an dernier, mais très contents aussi de faire connaissance des nouveaux arrivants. Ils seront sûrement gentils et aimables…
