Brun d’or et l’ogre avide

Résumé :

La famille royale attend la naissance d’une petite princesse. Malheureusement cette dernière arrive au monde avec une maladie grave. Les parents doivent vaincre l’ogre avide pour la guérir…

Il y a très longtemps, dans un mystérieux royaume, vivait dans un luxueux château Éric, un beau prince aussi généreux que loyal et sa tendre épouse, la princesse Charlotte. La princesse Charlotte était d’une beauté inouïe et d’une tendresse sans égale, mais malheureusement, ce gentil couple royal aussi généreux que tolérant allait connaître un événement tragique et pitoyable.

La famille royale ainsi que le peuple attendaient l’arrivée d’un bébé impatiemment. Un beau matin, l’événement le plus attendu se produisit : l’arrivée au monde d’une jolie petite fille avec des yeux bleus, des cheveux plus blonds que les rayons du soleil, une peau plus douce que du velours et plus blanche que le lait, des pommettes roses comme une fleur, mais hélas, elle était gravement malade et exigeait beaucoup d’attention. Le prince Éric et la princesse Charlotte prénommèrent leur petite fille « Brun-d’or », jurèrent de rester auprès d’elle, de la protéger de la malédiction et de chercher inlassablement un antidote à ses malaises.

La princesse Charlotte affectueuse et adorant sa petite fille, se dirigeait elle-même chez le roi des lutins, acheter le remède efficace, chaque fois que « Brun-d ’or » en avait besoin. Elle traversait tous les soirs une forêt dense et très ombrageuse pour arriver à destination. Une nuit, elle prit une lampe à huile et se dirigea sous  une pluie torrentielle vers la forêt. Mais à quelques distances de la maison du roi des lutins, des silhouettes aussi affreuses les unes que les autres commencèrent à surgir de partout :  des fées méchantes, des ogres, des géants, des sorcières… Elle fut terrifiée, son souffle fut coupé, elle voulut rebrousser chemin, mais la voix de sa petite fille lui chuchota : « maman, ne me laisse pas tomber, maman, je ne veux pas mourir… ».

Elle prit son courage à deux mains, fit des pas en avant en attendant de voir la réaction de ces créatures. Dès qu’elle arriva à leur niveau, elle courut de toutes ses forces, un ogre la suivit, courut à son tour pour l’attraper. Elle tourna la tête, le vit presque derrière elle, elle enleva sa cape, la lui jeta sur la tête, pour lui cacher la vue et se réfugia derrière un buisson. Quand l’ogre arriva à ôter la cape de ses yeux, il ne la vit plus. Il commença alors à la chercher partout, elle se pelotonna, pour se faire toute petite, mais malheureusement l’ogre fit appel à son odorat, et mit la main sur elle. Elle s’avanouit.

Des heures plus tard, elle ouvrit les yeux dans la cabane de l’ogre. Elle était dans un piteux état. Elle était ligotée avec une solide corde imbibée de sang et de boue. Elle cria de toutes ses forces, demanda de l’aide, mais en vain. Elle n’entendit que l’écho lui répondre. L’ogre s’approcha d’elle, il sentait une répugnante odeur de chair humaine. La princesse Charlotte finit par lui parler :

– Ogre, tu vas me manger en une bouchée. Tu sais, je ne suis pas délicieuse, et tu auras toujours faim !

– Ne t’inquiète pas, je te prendrai après avoir englouti tous tes chevaliers. Tu n’es qu’un petit dessert !

– Tu as capturé nos chevaliers ?

– Oui, ce sont des hommes que ton époux le prince envoyait à ton insu, pour te protéger.

– Mon pauvre mari !

– Un roi ou un prince n’est pas invincible, tu sais ?

– Tu nous laisses partir, et je te donnerai tout le bétail que je possède.

– Cela ne me suffirait pas.

– Je te donnerai toute la volaille

– C’est insuffisant !

– Je te donnerai mes volailles, le bétail et tous les sacs de blé du village et les légumineuses que nous avons mis de côté pour les rudes hivers.

–  Je suis carnivore…

– Trois années de suite, tu n’auras pas à chasser. Nous te livrerons un grand nombre de bêtes.

– Tu me donnes « Brun-d’or». Je la garderai, je la soignerai, et une fois guérie, elle deviendra mon épouse.

La princesse Charlotte voulut vociférer, lui affirmer qu’il pouvait la dévorer ainsi que les soldats capturés, mais jamais sa jolie et mignonne fille ne sera l’épouse d’un ogre, mais elle eut la présence d’esprit de garder son calme, et demanda :

– Tu peux guérir ma fille ?

– Oui, il n’y a pas plus facile que de guérir une princesse !

– Hélas, même si j’accepte, mon époux le prince ne voudra pas t’accorder sa main, sauf si tu lui prouves que tu es bien capable d’arriver en haut de la tour du château.

– La tour du château ? Je ne peux pas monter tous ces escaliers, avec mon poids…

– Je vais te faire une faveur, je convaincrai le prince de te demander de lui prouver ta sincérité en descendant dans le puits du château.

– Mais je ne pourrai jamais remonter, avec mon poids…

– Alors, tu dois lui prouver que tu aimes bien notre belle fille en nous donnant la potion qui pourra la guérir.

– Quand elle sera chez moi, je lui donnerai la boisson chaque matin, après trois pleines lunes, elle sera guérie.

– Tu vivras avec elle, chez nous, dans notre château.

– Quel bonheur, j’aurai à manger sans bouger le petit doigt !

– Oui, tu te serviras dans nos étables, nos basse-cours et nos écuries.

L’ogre eut l’eau à la bouche et imagina qu’il dévorera tout ce qu’il voudra quand il voudra et où il voudra.

– Et si je n’ai plus rien à mettre sous la dent, je mangerai votre fille !

– Elle aura une bonne chaire puisque tu l’auras guérie

– C’est un très bon marché, mais il faut que j’aille chercher de l’arnica pour la mélanger avec l’huile d’amande et l’huile d’olive…

– Mais tu n’as pas à chauffer l’huile ?

– Non, je n’ai pas besoin de chauffer quoi que ce soit, il suffit de mettre le tout à dose égale. Il  faut surtout ne pas oublier de lui donner un verre de lavande avant de se coucher.

À ce moment, un grand nombre de soldats défonça la porte de la cabane, Éric le prince, lança un grand filet sur l’ogre, lui jeta une poudre aveuglante sur les yeux, le mobilisa au sol, libera son épouse, la prit dans les bras, des larmes coulèrent le long de ses joues, et lui murmura  : « Pardonne-moi, j’ai mis beaucoup de temps pour arriver à te sauver » 

La famille se retrouva à la fin réunie. « Brun-d’Or » fut guérie, et l’ogre à cause de la convoitise se fut prisonnier.

©Tous les droits sont réservés (copyright 2022)

  • Autrice : Sarah L
  • Illustration : Composition du site
  • Âge : 12 ans
  • Établissement scolaire : St-François-de-Sales 
  • Morale : La convoitise est mauvaise

 

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