Le petit poisson et le pêcheur

Traduire - fr|eng

 

 

Alain, un pauvre vieux pêcheur se leva avant le soleil, prit son café et se dirigea vers la porte pour sortir. Sa femme le suivit, lui tendit la canne à pêche, le panier et lui dit : « Pour le repas de midi, tu nous apportes un grand poisson. Nous mangerons la moitié, et l’autre moitié, je l’échangerai contre du pain chez la boulangère ».

Arrivé à la mer, il s’installa, lança sa ligne et attendit. La canne commença à bouger, il se leva vite, la tint et tira de toutes ses forces. Il ne trouva au bout du fil qu’une botte. Il l’enleva, la posa à côté de lui, et relança la ligne. Une autre fois, il la vit bouger et se hâta à tirer, mais ne trouva qu’un chapeau. Il ne perdit pas espoir, et relança la ligne. Au bout d’un moment, il vit encore la canne bouger et se releva, mais ne remonta que la deuxième botte. Il fut surpris.

Il resta un long moment à réfléchir : « Comment pourrai-je apporter à ma pauvre femme un poisson à manger ? Sans doute, elle a déjà préparé la sauce, et même mis la table. Et peut-être, elle a déjà prévenu la boulangère, qu’elle échangera la moitié d’un poisson contre un pain ». Tout à coup, il vit un tout petit poisson rouge monter à la surface et il se dit : « Vaut mieux un tout petit poisson, que de rentrer à la maison le panier vide ». Il se leva d’un pas vif, plongea et attrapa le petit poisson.

Le pauvre petit poisson rouge se débattit vainement. Puis supplia :

– Pêcheur, je suis beau à regarder seulement. Je suis tellement petit, que je ne peux même pas aromatiser un bouillon de légumes.

– Et moi, j’ai tellement honte de retourner chez ma pauvre femme les mains vides.

– Tu ne rentreras pas les mains vides.

– Comment ?

– Je t’ai vu tout à l’heure, sortir de la mer une paire de bottes et un chapeau.

– Mais moi je ne veux pas m’habiller, je veux manger !

– Si je te donne à manger, tu me promets de me remettre à l’eau ?

– Je n’ai qu’une parole, mais n’essaie pas de me duper, hein ?

– Je te dis ce que tu vas faire…

Très content, le pauvre vieux pêcheur remercia le tout petit poisson, le remit en mer, rangea sa canne, mit la paire de bottes  dans le panier, et se précipita en ville. Il vendit ce qu’il avait trouvé, passa chez le poissonnier, prit un gros poisson, entra à la boulangerie, acheta un grand pain,  et il lui restait encore des sous. Là, il réfléchit : « Ma pauvre femme n’a pas eu de fleurs depuis notre mariage, cela fait une cinquantaine d’années que nous sommes mariés quand même, il est temps que je lui en offre quelques-unes ». Il entra chez la fleuriste, et acheta un bouquet, mais il lui restait encore de l’argent. Il se dit : « Ma pauvre femme n’a pas eu de chaussures neuves, depuis la naissance de notre fille aînée. Elle est mariée aujourd’hui. Tiens ! je lui en achète », il entra au magasin, choisit une belle paire de chaussures, et rentra à la maison.

La femme du pauvre vieux pêcheur fut très heureuse, et lui demanda d’où lui venait tout cet argent. Il regarda longuement le gros poisson qu’il avait acheté, et lui répondit : « Tu sais ma chère femme, un petit poisson peut faire mieux qu’un grand… »

 

  • Auteure : Rmili Fatiha
  • Date de parution : 19/03/2017
  • Thème : Les préjugés/ Les apparences
Vous avez aimé ce texte, partagez-le !
FacebookTwitterGoogle+