Catherine II. La femme qui a marqué l’Histoire de la Russie.

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Sophie Frédérique Augusta naquit au royaume de Prusse. Ses parents, Christian-Auguste d’Anhalt-Zerbst et Jeanne-Élisabeth de Holstein-Gottorp, des nobles, de religion protestante, furent déçus de son arrivée, car ils voulaient avoir un garçon… Ils confièrent son éducation à Babette Cardel, une Française qui lui apprit la langue, et lui donna goût à la littérature.

À l’époque, la Russie se portait bien, l’impératrice, inquiète pour la succession, nomma son neveu Pierre Fiodorovitch héritier du trône, et commença à lui chercher une épouse. Sophie, qui fréquentait les Cours de la haute noblesse d’Allemagne, lui fut conseillée par ses émissaires, et en recevant ses portraits envoyés par Jeanne-Élisabeth, la tsarine vit en Sophie une jeune fille inoffensive à la Cour et bonne épouse pour son neveu Pierre III.

Jeanne-Élisabeth conduisit sa fille Sophie à Moscou pour rencontrer l’impératrice. Avant ses fiançailles, qui seraient célébrées à Saint-Pétersbourg, Sophie se convertit à la religion orthodoxe et prit le nom de Catherine Alexeïevna que l’impératrice lui choisit. Elle devint dès lors grande-duchesse et altesse impériale. Catherine Alexeïevna n’avait aucune vie amoureuse avec Pierre III, très éloignés l’un de l’autre, elle se plongea dans ses lectures : des romans, elle passa aux livres d’Histoire, et s’y intéressa encore plus à cause du comportement austère de la tsarine envers elle. Après huit ans de mariage, et sans naissance d’un héritier du trône, l’impératrice Élisabeth fut soucieuse de la succession. Enfin Paul Ier vint au monde. Le prince Pierre III devint de plus en plus méchant envers sa femme, et prévoyait même de mettre sa maîtresse sur le trône, une fois qu’il y accéderait. Catherine, bien qu’elle enchaînât les amants, était très consciente de ce qui se passait autour d’elle, s’informait de tout ce que traversait la Russie, et lisait tout livre d’Histoire qui lui passait entre les mains.

Après le décès d’Élizabeth Ire , Catherine, ayant gagné la sympathie des Russes, mit l’Église orthodoxe de son côté, et avec la complicité de son amant Grigori Orlov et des officiers de la garde impériale, renversa le pouvoir, et détrôna son époux Pierre III. Ce dernier fut assassiné quelque temps après.

Pendant son règne, la Russie, la Prusse, la Pologne, la Suède s’unirent contre l’alliance franco-autrichienne, l’accord étant sans résultats, Catherine II plaça son amant Stanislas-Auguste Poniatowski sur le trône de la Pologne, puis se mit en accord avec la Prusse et l’Autriche par un traité, afin de lui prendre des territoires. Et par une autre convention avec l’Empire ottoman, elle commanda plusieurs provinces méridionales, et ouvrit son Empire sur la mer Noire. Très impliquée dans la politique extérieure, Catherine II intervint entre la Prusse et l’Autriche pendant la guerre de succession bavaroise, puis entra en conflit contre la Suède qui voulait reprendre ses terres.

Catherine II s’engagea également avec détermination dans la politique intérieure de la Russie, elle agrandit le territoire russe, donna au gouvernement plus de contrôle pour diriger les provinces, afin de mettre un terme aux révoltes des paysans, puis ordonna la Charte de la noblesse qui donna beaucoup de droits aux nobles et les exonéra du service militaire. Très soucieuse de l’éducation, Catherine II construisit des établissements pour les jeunes, où on leur enseignait un programme qu’elle avait écrit elle-même. Elle fit construire l’institut Smolny, la première école pour les filles des nobles, puis d’autres écoles publiques apparurent. Elle encouragea la Manufacture impériale de porcelaine. Imprégnée de littérature et pratiquant bien la langue française, elle acheta la bibliothèque de Diderot et de Voltaire, fit venir des troupes de comédiens de Paris, pour jouer au théâtre de l’Ermitage. Elle écrivit : Nakazou « Instruction », puis Antidote, une réponse à l’abbé Chappe d’Auteroche qui avait rédigé une critique violente titrée au Voyage en Sibérie, ainsi que ses Mémoires. La Russie pendant le règne de Catherine II connut son apogée : elle devint la première productrice de fer, de fonte et de cuivre, la construction des ateliers, des usines se multiplia, la production industrielle progressa d’une façon remarquable, le commerce intérieur et extérieur connut une grande avancée. Malgré ce changement et ce progrès, les paysans russes restaient malheureux, à cause d’un système trop dur, d’un gouvernement qui emprisonnait ou exécutait les rebelles…

Sophie Frédérique Augusta, destinée à être épouse d’empereur, à jouer son rôle de dame de Cour, à se parer de bijoux précieux, à mettre des robes hors de prix pendant toutes les cérémonies et à donner naissance à des héritiers du trône, avait vu les choses autrement. Grâce à son instruction, son savoir-faire, elle avait pu graver son nom dans le registre de l’Histoire de la Russie.

La femme peut réaliser ce qu’un homme voit impossible…

  • Auteur : Rmili Fatiha
  • Date de parution : 20/07/2017
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